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Zones sous dotées : les recommandations de l’Académie nationale de médecine

L’accès aux soins et les zones sous dotées médicalement sont en coeur des enjeux dans l’organisation du système de santé en France. Pour apporter des solutions, l’Académie nationale de médecine émet des recommandations. Découverte.

Pour répondre à cette problématique des zones sous dotées ou « déserts médicaux », l’Académie nationale de médecine émet des recommandations pour promouvoir et faciliter l’exercice médical dans les zones médicalement sous-denses. Ces recommandations sont issues d’une synthèse des propositions du Rapport du Groupe de travail de l’Académie (Rapporteurs : Pr Patrice Queneau et Pr Rissane Ourabah).

Pour faire face à l’urgence, l’Académie nationale de médecine propose de mettre en place un Service citoyen médical d’1 an pour tout médecin nouvellement diplômé, en raison de l’extrême gravité de la pénurie en médecins. Ce Service citoyen sera maintenu tant que la situation de pénurie l’exigera. Il serait organisé dans le territoire par l’ARS en coordination avec la faculté de médecine. Cela se fera dans le cadre d’un salariat et en utilisant les infrastructures mises à disposition par les territoires.

Plusieurs autres mesures sont proposées dans ces recommandations sur différentes thématiques.

Redonner du temps médical

Mesures professionnelles : Optimiser les délégations de tâches à d’autres professionnels de santé, parmi lesquels les infirmiers, les infirmiers en pratique avancée (IPA), les maïeuticiens, les pharmaciens, d’autres soignants et à l’avenir de probables nouveaux métiers de santé. Une formation pluri-professionnelle s’impose. Ces délégations de tâches doivent s’inscrire dans des parcours de soins coordonnés par le médecin, en respectant le champ de compétence de chacun.

Mesures administratives :

1/ Décharger les médecins du temps administratif et leur rendre du « temps soignant » :

2/ Faciliter les installations précoces : en mettant en place un guichet unique des divers organismes administratifs et de tutelle et une cartographie précise des besoins territoriaux.

3/ Lever les obstacles administratifs pour les cumuls emploi-retraite et permettre aux cotisations de générer des droits supplémentaires.

4/ Permettre les exercices multi-sites et les consultations délocalisées, ainsi que le bon usage de la télémédecine

5/ Renforcer la sécurité des médecins dans les zones sensibles (matériels de surveillance, connections directes avec les commissariats).

6/ Réévaluer les visites à domicile, en tenant compte des surcoûts, et faciliter le stationnement.

Promouvoir et faciliter l’exercice dans les zones sous-denses

1/ Conforter le maillage des territoires en maisons et centres de santé :

2/ Favoriser l’exercice multisite comme indiqué ci-dessus.

3/ Encourager et faciliter la primo-installation en zones sous-denses, par des incitations financières, notamment primes d’installation majorées et sécurisées dans le temps…

4/ Dans les zones sous-denses, majorer les honoraires de tous les médecins de 20% ; cette majoration sera maintenue 2 ou 3 ans après la fin du classement en zone sous-dense. Le surcoût pour l’Assurance maladie doit se concevoir hors l’enveloppe globale budgétaire des actes médicaux.

5/ Renforcer les liens et la coordination avec l’hôpital :

6/ Maintenir dans tout salariat les conditions d’exercice privilégiant les soins aux malades et l’indépendance des médecins face aux priorités de rentabilité de certains groupes financiers.

Agir d’urgence sur le « numerus apertus » et la formation

1/ Augmenter immédiatement et de manière conséquente le « numerus apertus », en l’adaptant aux besoins réels des territoires grâce à une cartographie précise et actualisée, comportant le nombre des médecins exerçant à temps partiel, le nombre des médecins exerçant une profession non soignante et le nombre des médecins n’exerçant pas ou que très peu. Une conséquence est qu’il faut en moyenne plus de deux médecins pour remplacer un médecin partant à la retraite.

2/ Développer dès le 2è cycle des stages obligatoires en zones sous-denses, en :

3/ Diversifier l’origine territoriale et sociale des étudiants et les motiver grâce à une politique d’information et d’accompagnement dès le lycée (expériences françaises et étrangères positives).

4/ Si la création d’une 4è année du diplôme d’études spécialisées (DES) de médecine générale est actée, la professionnaliser grâce à des stages ambulatoires :

5/ Améliorer les contrats d’engagement de service public (CESP) par :

Décentraliser les processus décisionnels en matière de soins

Sensibiliser la population au bon usage de la médecine

Toutes ces mesures destinées à améliorer le soin et in fine la santé des patients confortent leur demande de participation aux décisions médicales dans le cadre d’une meilleure démocratie sanitaire. Cela implique :

Source : Académie nationale de médecine

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