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Les incitations financières pas suffisantes pour attirer les médecins dans les déserts médicaux

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié un état des lieux des stratégies déployées au cours des dernières décennies pour remédier aux difficultés d’accès aux soins dans les déserts médicaux.

A partir d’une analyse de la littérature internationale, la DREES dresse quelques enseignements des expériences menés dans d’autres pays pour attirer les médecins dans des régions sous-dotées. Cette analyse de l’expérience internationale permet de dégager quatre grands registres d’intervention pour attirer et garder des médecins dans les zones mal pourvues :

  • les incitations financières,
  • la formation initiale,
  • la régulation (contraintes sur le choix de localisation),
  • le soutien professionnel et personnel

Selon la DREES, les incitations financières, souvent mises en œuvre, ont plutôt des résultats décevants : « l’expérience commune d’un certain nombre de pays ou provinces qui ont initié très tôt des politiques reposant sur des incitations financières est que celles-ci n’ont pas eu les résultats escomptés. Les aspects financiers sont moins importants que d’autres aspects du métier de médecin comme le lieu d’exercice. »

Les politiques visant l’amélioration de la répartition territoriale ne peuvent donc pas se fonder sur le seul levier des incitations financières mais doivent agir sur l’ensemble des conditions d’exercice des médecins.

Autre levier étudié, la formation initiale en partant d’un raisonnement simple : en formant plus de médecins, les zones urbaines se trouveront saturées et mécaniquement et ils iront combler les zones mal desservies. Un raisonnement qui peut paraitre simpliste mais « les résultats convergents des études sur l’influence de l’origine des médecins sur les choix d’installation ainsi que le succès de plusieurs expériences, menées notamment aux États-Unis, ont conduit plusieurs pays à augmenter la part d’étudiants en médecine qui sont issus de communautés défavorisées en termes d’accès aux soins » indique la DREES.

Concernant la régulation de l’installation, elle permet une distribution plus équilibrée mais n’évite pas les pénuries locales. Un certain nombre de pays recourent à une forme de régulation de ce type, selon des modalités variables que l’on peut classer en deux grandes catégories :

  • Un passage obligé d’exercice dans des zones déficitaires fléchées, pendant une durée déterminée, pour certaines catégories de médecins ;
  • Une restriction plus globale de la liberté d’installation, les médecins exerçant leur choix dans le cadre d’un nombre limitatif de places (ou de postes, ou de contrats) défini par zone géographique.

Selon la DREES, « les exemples internationaux vont globalement, dans le sens d’un impact positif d’une politique de régulation des installations sur l’équité de la distribution géographique ».

Pour ce qui est des mesures de soutien aux professionnels comme l’organisation et le financement de remplacements, les facilités pour la formation, etc. ont également été déployées, mais peu de ces mesures sont évaluées.

Des améliorations à apporter en France pour lutter contre les déserts médicaux

Dans cette étude, la DREES rappelle qu’en France, de nombreuses incitations sont déjà mises en œuvre, mais quelques améliorations sont suggérées par l’analyse de la littérature internationale.

  • L’origine territoriale et sociale des étudiants en médecine pourrait être plus diversifiée pour équilibrer à terme leur répartition sur les territoires. En amont de l’entrée en formation médicale, des démarches plus proactives pourraient également être développées en direction des élèves du secondaire, à l’instar des initiatives prises par quelques collectivités territoriales.
  • L’effort pour proposer des conditions de vie et de travail épanouissantes pourrait être accru. L’accompagnement des professionnels sur le terrain, par des mesures de soutien visant à améliorer leur cadre de vie et de travail, pourrait certainement être encore développé.
  • Globalement, l’expérience internationale montre l’efficacité limitée de mesures isolées, et l’on constate dans plusieurs pays une évolution vers des stratégies plus globales, combinant différents leviers.

 

Téléchargez l’étude et les données en cliquant ci-dessous :

Source : DREES

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