Pourquoi une telle initiative ?
Des millions de Français vivent dans un désert médical, ces déserts médicaux sont, comme on le pense le plus souvent, dans les territoires ruraux mais pas seulement : on en trouve également dans les centre-villes – où le foncier est devenu cher pour l’installation des médecins -dans les prisons, dans des bourgades dans lesquelles les médecins partis non jamais été remplacés.
Face à cette situation un certain nombre d’acteurs s’est interrogé sur le bénéfice du développement de la esanté au profit de ses populations qui n’ont pas un accès satisfaisant aux soins. En effet le développement de la santé connectée avec la télémédecine (« télé » voulant dire à distance) permettrait de réduire le temps d’accès aux soins.
Mais cette télémédecine, que ce soit dans des consultations à distance ou dans l’utilisation d’applications connectés, se voit encore aujourd’hui comme en 2017 au moment de ce constat ,contrariée par la subsistance de ce qu’on appelle des zones blanches ou des zones grises qui couvrent encore une partie du territoire national.
Si les chiffres qui sont communiqués par les opérateurs téléphoniques à l’autorité de régulation (Arcep) sont assez flatteurs, la réalité est différente. La crise sanitaire qui a contraint à un certain nombre de Français à télé-travailler, des collégiens aux étudiants à télé-étudier, a mis en exergue ce sur quoi nous alertions déjà en 2017 à savoir une couverture Internet de mauvaise qualité. Qui n’a pas rencontré des problèmes dans ses conférences en ligne ou des personnes qui ne pouvait rejoindre une réunion parce « qu’en province » ou avec d’autres personnes sur la même box ?
Peut-on accepter aujourd’hui des solutions numériques que pour une partie seulement de la population; peut-on considérer que ne pas en bénéficier serait constitutif d’une perte de chance, d’une rupture d’égalité des citoyens avant l’accès aux soins (ou aux services publics) ?. Comment résoudre les déserts médicaux si les médecins ne veulent pas s’installer et que il n’y a pas d’autres solutions que les solutions à distance – télé sans un réseau digne de ce nom.
Le Défenseur des droits dans un rapport de 2019 considérait que le débit nécessaire est estimé entre 3 et 8 mégabits/s. On peut donc disposer d’un accès ADSL et ne pas être en mesure d’avoir une connexion internet suffisante pour réaliser une démarche en ligne,
A fortiori, réaliser des téléconsultations.
Il s’est avéré que la superposition des cartes des zones blanches et grises..et des cartes des déserts médicaux présentaient d’étonnantes similitudes.
Les Universités d’été des Déserts médicaux et Numériques ont donc pour objet d’alerter les pouvoirs publics et toutes les parties prenantes sur l’impérieuse nécessité de développer un réseau d’accès au numérique satisfaisant sur l’ensemble du territoire national et d’y développer la esanté de manière à ce que, sans considération de distance, tous les Français puissent avoir également accès à des soins de qualité.
LES PREMIÈRES ÉDITIONS ONT PERMIS DE
- Faire entendre la voix de professionnels de santé exerçant dans les « territoires » et qui n’avaient pas l’habitude de parler, ni d’être entendus.
- Relever les besoins des collectivités locales et des établissements de santé en
matière d’aide, assistance et conseil. - Remarquer que la diffusion de l’information (la formation continue des
professionnels de santé, les forums des associations de patients) était impactée par le mauvais maillage du numérique. - Alerter sur la dégradation des communications (Antares, etc.) pour les secours.
- Lancer la première saisine d’une pétition citoyenne par le Conseil économique social et environnemental, 3e institution de la Ve République, qui a rendu un avis sur les déserts médicaux en décembre 2017 remis à Madame Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.
- Être reçu au ministère des Solidarités et de la santé sur les enjeux de la diffusion de l’information publique de santé à l’ensemble des Français (SPIS).
- Être auditionné et consulté sur les conclusions des premières journées dans de multiples enceintes.
- Être très présent dans les médias sur la double peine et la réalité d’une fracture médicale & numérique.
- Être auditionné par la mission ministérielle sur la 5G pour connaître les besoins en matière de réseau pour la santé connectée.
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POURQUOI LA POURSUITE DES TRAVAUX OU NOUVELLE ÉDITION ?
Le plan THD est annoncé pour 2022 mais la fibre rencontre des difficultés, notamment techniques de déploiement. Les opérateurs ne s’accordent pas pour assurer les missions de service public, contreparties de l’attribution des fréquences qui leur ont été accordées, et certaines communes sont d’ores et déjà exclues de la fibre par les décisions de Conseils départementaux. Une vigilance en plus de celle d’ ARCEP est nécessaire pour constater la réalité sur le terrain du caractère effectif du déploiement de la télémédecine et de la téléconsultation, mises en place officiellement en septembre 2018.
En effet la téléconsultation a fêté le troisième anniversaire de son remboursement par la Sécurité sociale et celui-ci marque son véritable décollage. Car au départ, la téléconsultation était boudée par les Français qui la jugeaient peut-être trop complexe et semblaient ne pas avoir confiance dans les bornes informatiques de consultation. Mais la crise du Covid-19 a changé la donne. Contraints de limiter leurs interactions sociales mais aussi de ne pas engorger les services d’urgences, les Français ont découvert tout l’intérêt de la téléconsultation. Alors qu’elle ne représentait que 0,04 % des consultations des médecins en 2019, la téléconsultation a bondi à 5,4 % en 2020, avec un pic à 20 % en avril 2020, lors du premier confinement, avec 4,5 millions de téléconsultations. Surtout, l’intérêt des Français a perduré après les confinements : au premier semestre 2021, la téléconsultation représentait 4,4 % des consultations des médecins (plus de 1,4 million par mois sur les premiers mois de l’année, un peu plus d’un million en juin), indique l’Assurance maladie. Le remboursement à 100 % des téléconsultations décidé pendant la crise (au lieu des 70 % habituels) a certainement contribué à ce succès. La mesure est d’ailleurs prolongée jusqu’à la fin de l’année.