Malgré les évolutions technologiques, les déserts numériques restent une réalité en France. Pour connaître la…
Guide à l’usage des élus locaux qui recherchent désespérément un médecin
Dans le contexte électoral, l’association professionnelle MG France a publié 20 recommandations pour l’accès aux soins et la santé de toute la population et un guide pour accompagner les élus locaux.
Accès aux soins et défense des médecins généralistes sont liés pour MG France. Sans accès aux soins, pas de médecine générale, sans généralistes, système de santé défaillant et perte de chances pour les patients. S’appuyant sur l’expérience passée, MG France a voulu écarter les idées fausses et les propositions convenues pour présenter un programme qui se décline en 5 points complémentaires et indissociables :
- Un médecin traitant pour chaque Français
- Un partenariat entre élus locaux et médecins généralistes pour l’accès aux soins
- Le bon soin au bon endroit, par le bon professionnel
- Le médecin généraliste, acteur en santé publique, pour la prévention et la santé environnementale
- Formations médicale initiale et continue : les clés pour réussir la mutation
MG France a proposé 20 recommandations pour renforcer l’accès aux soins
Un guide pour accompagner les élus locaux
Interpellés par les élus qui portent la parole des territoires en difficulté, MG France souhaité développer des propositions pour répondre aux interrogations de la population. L’association met à disposition un « Guide à l’usage des élus locaux qui recherchent désespérément un médecin » qui a pour objectifs d’expliquer pourquoi les solutions contraignantes ne peuvent pas fonctionner et d’ouvrir la voie à un partenariat renforcé entre élus locaux et médecins généralistes afin de déployer en urgence un plan d’action pour nos territoires sous-dotés.
Médecins généralistes : la pénurie va encore durer
Le constat est simple : il n’y a pas assez de nouveaux médecins généralistes chaque année pour remplacer ceux qui partent en retraite. Selon le scénario tendanciel, compte-tenu de la durée des études médicales, la courbe démographique des médecins généralistes libéraux ne s’inverse pas avant 2030.
La contrainte n’est pas la solution
Nous avions vu dans un article précédent sur une étude de la DRESS sur les stratégies déployées au cours des dernières décennies pour remédier aux difficultés d’accès aux soins, que la contrainte n’était pas la solution pour combler les déserts médicaux. Comme le rappelle MG France, en situation de pénurie la coercition ne fonctionne pas. « Augmenter les contraintes portant sur les médecins généralistes libéraux pousserait les jeunes médecins vers les emplois salariés, en établissements de soins et en institutions. Augmenter les contraintes sur la médecine générale les pousserait vers l’exercice d’autres spécialités » indique le syndicat.
Renforcer l’attractivité des territoires
Pour MG France, l’attractivité reste le meilleur moteur de l’installation. Les critères d’attractivité ont été précisés en 2019 suite à une enquête de la Commission jeunes médecins du Conseil national de l’Ordre des médecins : des locaux équipés permettant d’accueillir du personnel et disposant du matériel indispensable, présence à proximité d’autres médecins généralistes, accès rapide à des ressources médicales (second recours, établissements de santé). « Deux déterminants conditionnent le choix du lieu d’installation des médecins généralistes : un déterminant professionnel (la qualité et la quantité de travail que peut espérer un médecin sur un territoire) et un déterminant personnel (proximité familiale, facilités pour le conjoint) » souligne cette étude.
Investir sur les soins de proximité
Renforcer l’attractivité du métier de médecin généraliste libéral est indispensable pour maintenir un réseau de médecins traitants sur tout le territoire national. L’exercice libéral devrait permettre aux professionnels d’investir pour répondre aux besoins de santé de leurs territoires. Pour MG France, leurs honoraires ne leur permettent plus. Pour répondre à une demande de soins croissante et offrir des services de qualité à toute la population, investir sur les soins de proximité doit être la priorité du gouvernement comme celle des collectivités territoriales.
Soutenir ceux qui restent
Restaurer l’accès de la population aux soins dans un territoire sous-doté, c’est en premier lieu consolider l’offre de soins restante sur le territoire en lui apportant un soutien mobilisable immédiatement. MG France en appel à un plan d’urgence déclenché à la demande de la population, des élus locaux ou des professionnels de santé du territoire, donnant aux médecins traitants des fonctions de support, et prévenant le burn out et le départ prématuré des médecins toujours en activité.
Co-construire un plan d’urgence pour l’accès aux soins du territoire
L’engagement pour favoriser l’accès aux soins doit être collectif. Engager un plan d’urgence pour l’accès aux soins du territoire requiert l’intervention des élus et des collectivités territoriales concernées. En recensant les ressources existantes, en anticipant la situation à venir sur plusieurs années, et en interrogeant les professionnels de santé du territoire, souvent déjà regroupés au sein d’une CPTS. L’objectif est d’associer un maillage territoriale adapté à la démographie et à la situation des professionnels
Appeler l’Université à la rescousse
MG France plébiscite l’intervention de l’Université afin de faire de ces territoires sous-dotés des lieux de stage innovants pour les internes en médecine générale. Ces étudiants en fin d’études pourront contribuer à définir et à développer le travail coordonné et l’équipe de collaborateurs du médecin traitant.
Utiliser tous les moyens disponibles
Ce plan d’urgence doit utilisé tous les dispositifs proposés par la convention médicale : un assistant médical pour chaque médecin traitant, des infirmières de santé publique (dispositif Asalée financé par l’Assurance maladie) et des infirmières de pratique avancée pour partager le suivi des malades chroniques et réduire les délais d’accès aux soins non programmés, une coopération renforcée avec tous les professionnels du territoire s’appuyant sur
les accords conventionnels sur les maisons de santé (MSP) et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).
Source : MG France